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Connaissez-vousDorat?

Voici quelques lignes pourdécouvrir l'histoire de notre commune !

Altitude : 320 m. Superficie : 1 702 hectares. Sénéchaussée et élection de Clermont.

 

Origine du nom : Dorat (Doratensis, 978) doit son nom à la proximité de la rivière de la Dore qui baigne son territoire. Les habitants sont les Doratois

 

Population

1796 596 habitants
1896 714 habitants
1975 391 habitants
1982 456 habitants

2009

672 habitants

Dorat apparaît en 978; un texte cite en effet «Doratensis», siège d’une viguerie (circonscription administrative de base)? Dès cette époque plusieurs lieux fortifiés, naturellement ou artificiellement, durent donner naissance à des châteaux ou à des maisons fortes aujourd’hui disparus.

En 1289, un certain Dalmas était seigneur de Dorat. Au siècle suivant un autre Delmas, chanoine de Saint-Genés de Thiers, administrateur des biens de son neveu, rend hommage au roi pour sa maison forte de Theilhet et pour la motte ou château de Dorat. Quelques années plus tard Pierre de Dorat remplit la même formalité.
Au début du XVè siècle Dorat appartenait aux Vernin de Crémeaux. Vers 1520, Dorat est porté par mariage à Jacques de Celles, seigneur du Puy de Celles. La seigneurie passa ensuite par héritage aux Besse de la Richardie qui la céderont aux Roquelaure épousa Jacques des Roys, officier de cavalerie; c’est lui qui possédait Dorat en 1789.
D’autre part les seigneurs de Thiers avaient divers droits dans la paroisse. En 1301, Guillaume de Thiers y possédait une maison dite «de Furno» (peut-être en raison d’un four banal) qu’il donne alors au comte de Forez. Elle reviendra par la suite à Isabelle de Neuville, veuve de Guy de Thiers, et à Guillaume de Lollière, seigneur de Montvianeix, fils d’un second mariage.
 
Enfin existaient trois grandes propriétés: Barante, Lavort, Lollière (ou l’Hollière), chacune avec un château; celui de Lollière, le plus ancien, a disparu, seuls subsistent les deux autres. En 1349 on voit la veuve de Guy de la Graulière, tutrice de ses enfants, rendre hommage à l’abbé et aux religieux du Moûtier de Thiers pour des cens qu’elle a le droit de prendre sur la terre de Barrante.
Au siècle suivant cette terre appartient aux Dessaignes, notaires de Thiers, qui en prennent le nom. Le 7 septembre 1627, Barante est acquis par Antoine Brugière, marchand bourgeois à Thiers, qui lui aussi prend le nom de Barante. Ses descendants qui reçurent le titre de baron sous le Premier Empire conserveront la propriété jusqu’à nos jours.
Lavort appartenait en 1410 à Jean de Bonis, damoiseau; sa fille par son mariage fit passer la terre à la famille Bouthéon qui la conserva jusqu’au début du XVè siècle. Elle passa ensuite aux seigneurs deu Puy de Celles, puis par des mariages aux Saint-Pulgent, aux Roquelaure, enfin aux des Roys. Vendue comme bien national sous la Révolution la terre de Lavort fut achetée par Antoine Madieu, bourgeois de Thiers; ses descendants, les Teyras de Grandval, puis les La Brosse, la conserveront jusqu’à nos jours.
Lollière fut propriété de la famille du nom jusqu’au milieu du XVè siècle; elle passa alors à Pierre de La Peyrouse, «écuyer», puis à Jean de Colonges. La fille de ce dernier vendit Lollière vers 1510 à Jehan Ossandon, marchand bourgeois de Thiers, qui en prit le nom. En 1733, un de ses descendants vendit la terre à Joseph Henry, apothicaire à Paris. Ses héritiers la cédèrent en 1787 pour 146240 livres aux Brugière, propriétaires de Barante.
Dans tous ces changements de propriétaires on remarque la main-mise sur les terres seigneuriales de la riche bourgeoisie thiernoise.
 
 
Dorat au XVIIIè siècle
 
Le territoire paroissial était d’un sol maigre, souvent mauvais; une grande partie se trouvant de part et d’autre de la Dore souffrait de ses inondations fréquentes. En 1770 Garnier, commissaire chargé de dresser le rôle de la taille, fait un tableau dramatique de la paroisse insistant sur les inondations et les violentes pluies qui ont ravagé les terres; les habitants sont alors soumis au paiement de nombreux cens, en particulier à celui de la «dîme verte» levée sur tous les menus grains jusqu’aux raves. Il signale aussi qu’une bonne partie des terres appartiennent à des habitants de Thiers. Au point de vue judiciaire la paroisse était divisée entre la justice de Thiers et celle de Maringues.
Une importante surface du sol étant boisée, pendant tout le siècle des loups y trouvèrent refuge, des battues durent être organisées contre eux, notamment en 1764, année où pas moins de quarante-trois personnes furent mordues par eux sur les paroisses de Dorat et de Paslières.
En mai 1778, Mgr de Bonal visita Dorat. Il trouva l’église dédiée à saint Etienne en assez bon état, mais le cimetière «était ouvert de toutes parts». Il accordait six mois pour ce transfert, sinon le cimetière serait interdit. Le curé, à la portion congrue, était nommé par le chapitre de Thiers. La paroisse comptait 350 communiants; elle n’avait pas d’école, ni d’hôpital, mais une sage-femme «instruite». Les cabaretiers étaient sans reproche. Il n’y avait pas de confrérie, la fabrique n’avait que 5 livres de revenus, plus les bénéfices de reinages (cérémonies mi-profanes mi-religieuses au cours desquelles on vendait des dignités burlesques de roi, de reine…). En dehors de l’église quatre chapelles étaient en bon état: aux châteaux d’Hollière, de Lavort et de Barante et au hameau de Viouly.
La même année une enquête administrative signale que la population, en dehors du bourg, se disperse entre vingt-sept hameaux. On compte 50 laboureurs propriétaires, 40 brassiers, 12 mendiants, environ 200 enfants de moins de 12 ans (âge auquel on commence à travailler). La Révolution se passa dans le calme. En 1796, la commune avait onze hommes aux armées. Aucune victime n’est signalée.
Dorat, après avoir connu un déclin démographique important, voit depuis quelques années un regain très sensible en devenant une sorte de banlieue pour Thiers où vont travailler de nombreux habitants. Sur place il n’existe qu’une petite entreprise attachée à la coutellerie. Le bac qui permettait de traverser la Dore a été remplacé dans le courant du siècle par un pont.
 
 
L’église
 
Primitivement romane elle est de plan trichore. La nef unique de trois travées est voûtée en berceau brisé lisse et suivie d’un étroit transept entre deux doubleaux ouvrant par des arcs brisés sur des bras voûtés d’arêtes avec chapelles orientées semi-circulaires. Le sanctuaire surélevé en hémicycle est coiffé en cul-de-four et décoré de trois arcatures en plein cintre avec colonnettes dégagées et chapiteaux (dont un à personnages) sur mur bahut.
Le curieux clocher-porche ouvert est porté sur deux piliers polygonaux: l’arcade centrale en plein cintre est reliée par deux demi-cintre à deux grosses tours cylindres à crénelage. Une balustrade ajourée de quadrilobes entoure le clocher carré, percé sur chaque face de baies gothiques à remplage, coiffé d’une flèche aiguë, couverte en ardoises, que cantonnent aux angles des pinacles à crochets. Le transept saillant et l’abside sont plus bas que la nef. Dans l’énorme contrefort sud, contenant l’escalier d’accès au clocher, une niche gothique en accolade est décorée d’un chapelet.
Des vitraux de Champrobert, peintre verrier à Clermont, ferment les baies en plein cintre. L’important maître-autel en bois doré, avec colonnettes torses à feuillages et dôme d’exposition, proviendrait de l’abbaye de Montpeyroux à Puy-Guillaume. On peut signaler un e grande et belle Vierge à l’Oiseau d’époque gothique; des statues de saint Bathélémy, saint Roch, saint Jean-Baptiste, saint Antoine… et une chaire néo-gothique.
Sur le terre-plein, au sud de l’église, se dresse une croix de mission avec fût en Volvic (refait) et Christ en fonte de 1878.
 
 
Le château de Barante
 
Propriété de la famille Brugière de Barante, le château actuel fut reconstruit en 1843, après un incendie, par Prosper de Barante, polytechnicien, député du Puy-de-Dôme, directeur général des contributions indirectes, baron et pair du royaume en 1819, historien, membre de l’Académie française, ambassadeur de France à la cour de Sardaigne puis auprès du tsar de Russie Nicolas Ier, qui y réunit des littérateurs et des hommes du monde de cette époque. Chateaubriand, le prince de Broglie, Madame de Staël, Lamartine, Guizot, Thiers, Cousin furent ses hôtes.
L’édifice à deux niveaux, surmontés d’un comble brisé à mansardes, trouve son intérêt dans le somptueux agencement de la bibliothèque dans la grande galerie centrale. Trois côtés de boiseries aux lignes sobres réparties sur deux étages garnissent ses murs. Quatre bibliothèques à double face et à hauteur d’appui sont disposées en épis; celles des extrémités supportent des vitrines, surmontées elles-mêmes de vases et de trophées à l’antique. De chaque côté de la galerie partent deux ailes dont les murs offrent la même disposition de boiseries, mais où deux bureaux; placés chacun face à une cheminée, remplacent les bibliothéques centrales.
D’après le catalogue dressé par le baron Claude, cette bibliothèque était avec ses 60000 volumes l’une des bibliothèques privées les plus riches de France. Sa composition attestait de l’esprit de suite et des belles relations de ses propriétaires. S’y trouvaient des ouvrages rarissimes, telles les Provinciales expédiées en fascicules au fur et à mesure de leur parution par Pascal à ses cousins Brugière, mais aussi des manuscrits, des incunables et une volumineuse correspondance échangée avec les personnages les plus illustres.